Nom – prénom - Cv ?
Decat Aline, Maggy
Un parcours atypique, qui commence par un diplôme de médecine vétérinaire (un rêve de gosse), puis un changement d’avis radical… Au lieu de choisir un métier précis, j’ai préféré être une touche-à-tout, entre dessin, théatre, musique, vidéo…
Pictures by Jehanne MollLa nature de ton job ?
Aujourd’hui, je travaille pour Vide Ton Sac//Festival International de Jeunes Créateurs de Charleroi, et nous sommes partis de zéro pour cette première édition ; nous avons tout construit nous-mêmes, et personnellement, je peux avouer être asser fière du résultat.
Mon job en détail consiste, dans un premier temps, à trouver de jeunes stylistes qui représentent à nos yeux des talents de demain. Remarqués aux Fashion Weeks, primés lors de concours internationaux dans différents continents ou tout simplement un coup de cœur, nos invités sont le résultat de plusieurs mois de recherche.
Dans un second temps, l’organisation proprement dite, avec la logistique, le budget, le matériel, la campagne de communication,…
Ton histoire en quelques dates ?
6 juin 1981 : Naissance à Liège
1986 : découverte de Jem et les Hologrammes. Fascination toujours présente à ce jour.
1998 : diplôme de secondaires
2006 : stage de fin d’études à New York, je le cite, car habiter à Manhattan a vraiment changé quelque chose dans ma vie et ma façon de l’envisager.
2008 : déménagement de Liège à Charleroi (mais je ne suis pas carolo pour autant, je suis liégeoise carolophile !!)
Pourquoi prendre comme nom « vide ton sac » ?
C’est un clin d’œil empreint d’un certain cynisme et d’un second degré évident à la réputation ghetto de Charleroi, mais c’est surtout une phrase issue de la rue utilisée pour suggérer le thème sous-jacent : la ville.Nous voulions faire voler en éclat le cliché selon lequel la mode de la rue se limitait au streetwear, alors qu’aujourd’hui, nombre de couturiers s’inspirent largement de la vie urbaine, qu’il s’agisse du street-art, de l’architecture ou tout simplement des tendances (quelles qu’elles soient) qui y naissent.
D’ou t'est venu l’idée d’organiser un Festival International des Jeunes Créateurs de Charleroi ? C’est un gros projet et une belle initiative …
Un envie de créer un évènement plus complexe qu’une soirée ou un festival, où nous aurions envie d’aller nous-même. Un thème que nous affectionnons particulièrement, et nous ne sommes évidemment pas les seules dans le cas (n’est-ce pas ?). Un évènement pour tous, aussi parce que c’est ce genre d’initiatives, dont le public visé est assez large, qui permet à d’autres évènements peut-être plus underground de naître dans son sillon.
Ça promet d’être fabuleux comme festival ! Que du beau de monde J Du ketchup , un peu de mayo et hop la super sauce cocktail pour les petites frites que nous sommes … En plus, on finit en beauté avec Xuly Bet . Tu as des contacts, explique- moi pourquoi Xuly Bet ?
En fait, il s’est imposé comme une évidence ; l’analogie entre son travail et l’esprit « jungle urbaine », ses inspirations multiculturelles, sa tendance au métissage des styles… Nous l’avons contacté en lui présentant le projet dans son ensemble, ça lui a plu et a accepté, en toute simplicité. Nous sommes vraiment très heureuses qu’un artiste d’une telle envergure, et dont le travail est mondialement reconnu (entre autres adulé par Grace Jones, Alek Wek, Neneh Cherry, Keziah Jones et bien d’autres) accepte de se joindre à nous pour une toute première édition.
Xuly BetPourquoi vous avez choisi la ville de Charleroi et non pas Anvers capitale de la mode ou Bruxelles capitale de l’Europe ?
Tout d’abord parce que nous avons eu l’opportunité de le faire au Vecteur, une plateforme culturelle multidisciplinaire réputée pour l’audace et la qualité des évènements qui y ont lieu, qu’il s’agisse des expos, concerts ou autres comme le festival littéraire Livresse, notamment, qui aura lieu trois semaines après notre festival dans les mêmes locaux.
Ensuite, parce géographiquement, Charleroi est également très intéressante, à une demi-heure de Bruxelles, Namur ou Mons à une heure de Liège, de Lille ou d’Anvers, à une heure de Thalys de Paris…
Ce serait dommage qu’un pays dont les extrémités se relient en 3h estime être bloqué par des distances…
Vous faites participer des artistes et créateurs internationaux mais pourquoi ne pas avoir organisé le festival de la mode belge avec que du belge pour une fois ?
On a plein de talents par chez nous !
Tout d’abord, plusieurs créateurs belges seront présents parmi les invités, et qui plus est, issus des quatre coins du royaume.
Ensuite, nous voulions permettre au public de découvrir justement des collections qu’il n’aura pas l’occasion de découvrir ailleurs.
Je pense que le brassage culturel est toujours bénéfique, et que le fait de faire venir des créateurs étrangers crée une dynamique qui ne peut, dans un même esprit, qu’aider le stylisme belge à se faire connaître au-delà de nos frontières.
Charlotte Gainsbourg - Vide ton sac !Ton avis sur la mode belge ?
Une chance et une fierté pour tout le pays. Je n’arrive toujours pas à expliquer la concentration de talents présents sur une si petite surface.
Tous les talents belges de la mode, entre autres, ont contribué à apporter un respect mondial envers la Belgique assez impressionnant par rapport à la taille du pays.
En même temps, je pense simplement que lorsque quelqu’un fait preuve de talent aujourd’hui en Belgique, même s’il sort de nulle part, il ne sera pris en considération que sur son travail, sans aucun à-priori, ce qui en encourage sans doute d’autres à oser se lancer, et créer quelque chose d’absolument génial, et ainsi de suite…
Tu t’éclates dans ton projet ?
A fond. Enfin jusque là oui, je touche du bois. On verra bien quand il s’agira de dire au revoir à tout le monde et de ranger tout ;-)
Tu as découvert des designers récemment ?
La plupart de nos coups de cœurs font partie de notre sélection !
Personnellement, je suis assez fière d’avoir réussi à présenter les collections de la lituanienne Agné Kuzmickaité, lauréate de Createurope lors de la Fashion Week de Berlin en 2009, et de Fleveau-Dollinger, deux parisiens complètement fous dont les tenues à la fois sobres et théâtrales seraient dignes de Klaus Nomi !
Deux coups de cœur, mais que nous ne pouvions malheureusement pas encore inviter pour cette première édition sont le turc Baris Tatar pour sa collection « Reconstructed Body » en particulier, et la russe Vika Gazinskaya pour son esprit à la fois classe et dilettante.
Agné Kuzmickaité
Fleveau-Dollinger
Tes projets pour 2011 ?
A un niveau personnel, j’aimerais un peu voyager avec mon amoureux, apprendre une langue et (surtout) changer de bagnole.
Pour Vide Ton Sac, bien évidemment faire une seconde édition, qui soit encore plus riche en découvertes. J’aimerais vraiment y intégrer une exposition photo, par exemple, et faire venir des créateurs d’encore plus loin et encore plus nombreux.
Il faut savoir que 2011 sera l’année du centenaire de l’Exposition de Charleroi, toute la ville sera donc en perpétuelle ébullition culturelle pendant pas mal de temps, et c’est extrêmement motivant pour un projet comme le nôtre.
tu vas organiser « ZE FESTIVAL INTERPLANETAIRE DE LA MODE » … nous faire découvrir comment on se fringue chez les Extra(terrestre)?
Peut-être un peu, qui sait. Il y aura des surprises, c’est clair, chaque invité vient avec des pièces que le public peut acquérir, mais parallèlement à cela, beaucoup ont pris soin de souligner également la facette « expo », avec des pièces uniques en démonstration, des installations…
Tu nous dit aurevoir ?
Je préfère “ à samedi !”…
http://www.fijcc.be
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